Recherche
Meilleur avant… quand même bon après!
- Copier dans le presse-papier
Que ceux et celles qui sont POUR le gaspillage alimentaire se prononcent! (Bruit de criquet) C’est bien ce qu’on se disait. Une bonne façon d’éviter le « gaspi » dans nos cuisines est d’en savoir un peu plus sur les fameuses dates de péremption des aliments, et ainsi, de prolonger la durée de vie de ce qui se retrouve dans nos frigos et nos garde-mangers. On vous explique ici le pourquoi du comment des dates « limites » de consommation.
On s’entend là-dessus : la fameuse mention « meilleur avant » suscite des questionnements. Pour bien mettre les bases, on a demandé à Karine Gravel, nutritionniste et docteure en nutrition, de nous expliquer comment les dates de péremption étaient déterminées.
« Au Canada, c’est le fabricant ou le détaillant qui a la responsabilité de déterminer la durée de conservation de ses produits. »
Pour ce faire, ils se basent sur la période anticipée pendant laquelle un produit non ouvert préserve sa fraîcheur, son goût et sa valeur nutritive. D’autres facteurs influencent bien sûr le temps de conservation, comme le type de produit et la façon dont il est transformé, emballé et entreposé. Par exemple, certains aliments périssables à risque faible comme les fromages à pâte ferme, le yogourt et le kéfir peuvent être consommés après la date « meilleur avant » s’ils ne sont pas altérés, qu’ils sont bien emballés et qu’ils ont conservé une bonne odeur et leur apparence habituelle.
On peut donc dire que la date de péremption sur les aliments est une date qui indique un maximum de fraîcheur et qu’on peut arrêter de les voir comme un sens unique en direction de la poubelle (ou du compost!), lorsque dépassée. Changer notre vision sur les dates de péremption est gagnant pour notre planète et notre portefeuille, spécialement quand on fait l’épicerie et qu’on cuisine.
Mais d’où vient cette crainte de manger un aliment après sa date de péremption?
Eh bien, cette peur de consommer des aliments périmés est souvent liée à l’angoisse des intoxications alimentaires et des maladies. Pourtant, cette prudence excessive peut malheureusement mener à un gaspillage alimentaire inutile. Il est temps de déconstruire ce mythe : la date de péremption ne signifie pas automatiquement que le produit devient « redoutable » une fois dépassée, à condition que le produit ait été entreposé adéquatement (à la bonne température, dans un emballage adéquat, à l’abri de l’humidité et des bactéries, etc.).
Alors, à quoi peut-on aussi se fier pour savoir si un aliment est encore bon?
Ça peut paraître trop simple pour être vrai, mais la meilleure réponse est d’utiliser votre gros bon sens, en misant sur vos sens pour juger de la qualité de vos aliments.
- Apparence : observez l’aliment. Vérifiez s’il présente des signes de moisissure, de décoloration ou de changement de texture.
- Odeur : utilisez votre pif comme un bon indicateur de fraîcheur. L’aliment ne doit pas dégager une odeur désagréable ou inhabituelle.
- Texture : touchez vos aliments. Par exemple, les légumes doivent être fermes et non visqueux, la viande et le poisson ne doivent pas être gluants, et le lait ne doit pas être grumeleux.
- Goût : si l’apparence, la couleur, l’odeur et la texture semblent correctes, goûtez une petite quantité de l’aliment; sa saveur ne doit pas être étrange ni désagréable.
Et dans le doute, jetez ou compostez!
Ça vous a donné envie de cuisiner vos aliments qui approchent de leur date de péremption ou qui sont même déjà « passés date »?
Faites aller votre imagination pour optimiser et transformer les aliments (et les restants!) que vous avez sous la main et qui auraient pu terminer leur vie au compost. Voici quelques idées en rafale :
Fruits et légumes
Les fruits un peu mous ou abîmés feront fureur dans un smoothie, des muffins, des tartes, un gâteau Bundt et, pourquoi pas, dans des popsicles.
Utilisez vos légumes flétris dans une soupe ou un potage, dans un pain sucré ou des muffins (pour un petit ajout de fibres et de moelleux), ou dans des mijotés ou une casserole. Il est aussi possible de conserver les belles retailles de vos légumes moches et de les transformer en savoureux bouillon de légumes.
Produits de boulangerie
Transformez les restes de baguettes ou de viennoiseries en un délicieux pouding, en croûtons ou en un copieux pain doré. Les pains rassis sont également parfaits pour faire de la chapelure maison.
Produits laitiers
Utilisez le lait qui approche de sa date « meilleur avant » pour faire des crêpes, un gratin à la sauce béchamel, des desserts crémeux, ou même pour le transformer en babeurre. Bon à savoir : il est recommandé de consommer le lait dans les trois jours afin d’assurer sa fraîcheur et sa qualité (seulement s’il a été correctement conservé au réfrigérateur entre 0 et 4 °C).
Les yogourts peuvent être utilisés en marinade ou en trempette, ou pour ajouter de l’onctuosité à vos pâtisseries.
Autrement, n’hésitez pas à congeler TOUS vos produits laitiers pour les garder plus longtemps et les déguster plus tard.
Viandes et volailles
Si vous avez de la viande dont la date de péremption approche, faites-la cuire et congelez-la pour une utilisation ultérieure. Vous pourrez ensuite l’utiliser pour préparer un chili ou cuisiner des pâtes à la viande en sauce.
Et si vous manquez d’idées, on a l’outil Vide Frigo, pas mal trippant pour optimiser ce qu’il reste dans votre réfrigérateur. Alors, vous sentez-vous d’attaque pour faire la chasse au gaspillage alimentaire?